Pourquoi un CEO doit devenir inutile pour être vraiment essentiel

« Un CEO est inutile. »
Une phrase déroutante, presque provocante. Et pourtant, elle contient une vérité puissante. Elle pousse à réfléchir, à remettre en question les représentations traditionnelles du leadership.

Dans l’imaginaire collectif, le CEO est souvent perçu comme le pilier central de l’entreprise : celui qui décide, dirige, contrôle. On le place au sommet de la pyramide, comme s’il devait tout savoir, tout faire, tout valider. Pourtant, c’est précisément cette posture qui rend une entreprise vulnérable.

Un CEO devient inutile… lorsqu’il croit devoir être indispensable. Et c’est là le cœur du paradoxe : le vrai leadership, c’est savoir s’effacer.

Être CEO : mission, pas position

Le rôle d’un CEO ne devrait jamais être de contrôler chaque aspect de l’entreprise. Son travail n’est pas de répondre à toutes les questions, mais de construire un système dans lequel les bonnes questions sont posées et les bonnes personnes trouvent les réponses.

Comme le dit Simon Sinek, auteur de Start With Why :
« Un vrai leader ne cherche pas des suiveurs. Il crée d’autres leaders. »

Un CEO utile n’est donc pas celui qui centralise, mais celui qui décentralise. Il est moins dans l’action que dans la transmission. Moins dans l’ego que dans la vision. Il inspire, clarifie la direction, puis fait un pas de côté pour que d’autres puissent s’approprier le chemin.


La tentation de tout faire (et pourquoi c’est une erreur)

Il est tentant, surtout dans les débuts d’une entreprise, de vouloir tout faire soi-même. Par souci de qualité. Par peur de déléguer. Par besoin de contrôle. C’est humain. Mais c’est aussi un piège.
Un CEO qui devient le goulot d’étranglement ralentit tout : la croissance, la créativité, la motivation des équipes.

Exemple : Steve Jobs, lors de son retour chez Apple en 1997, a radicalement recentré l’entreprise. Mais ce n’est pas en micro-manageant chaque projet qu’il a relancé Apple. C’est en posant une vision claire, en structurant les équipes et en leur donnant l’autonomie nécessaire pour créer. Il a su être un catalyseur, pas un contrôleur.

Le vrai pouvoir du CEO : rendre son rôle obsolète

Dans une équipe bien construite, chaque membre est un acteur clé, et non un simple exécutant. Le CEO devient alors le facilitateur, celui qui :
• Crée la vision : Où allons-nous ? Pourquoi ?
• Incarne les valeurs : Comment agissons-nous ?
• Fait émerger les talents : Qui peut porter quoi ?
• Débloque les obstacles : Qu’est-ce qui freine, et comment fluidifier ?

Comme le résume si bien Reed Hastings, co-fondateur de Netflix :
« Les meilleurs managers ne font pas tout eux-mêmes. Ils s’assurent que tout se fait. »

Le CEO n’est pas le héros. Il est l’architecte. Il construit une structure dans laquelle le collectif devient autonome, aligné et résilient.

Quand l’absence du CEO devient une force

Voici une question clé : Que se passe-t-il si le CEO s’absente pendant un mois ?
Si l’entreprise s’effondre, ce n’est pas un signe de force… mais de dépendance.

Une entreprise solide repose sur un leadership distribué. Un CEO véritablement efficace devrait pouvoir partir sans que les décisions s’arrêtent, sans que les projets stagnent, sans que la vision se perde. C’est la preuve que l’équipe a été préparée, responsabilisée, équipée pour avancer sans supervision constante.

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Être un passeur, pas un pilier

Un CEO ne devrait pas chercher à être indispensable. Il devrait viser l’inverse : être un passeur.
• Un passeur de vision, pour guider sans imposer.
• Un passeur de valeurs, pour inspirer une culture vivante.
• Un passeur de pouvoir, pour que d’autres deviennent eux-mêmes des leaders.

C’est cette posture qui crée des entreprises résilientes, innovantes et durables.

Devenir inutile pour mieux servir

Cela peut paraître contre-intuitif, voire menaçant : chercher à devenir inutile dans sa propre entreprise. Mais ce n’est pas un renoncement. C’est un aboutissement.

C’est l’ultime étape du leadership : savoir que l’on a bâti quelque chose de plus grand que soi. Une équipe capable, alignée, autonome. Une organisation qui ne repose plus sur une personne, mais sur une vision partagée.

Être inutile, ce n’est pas disparaître.
C’est faire le choix conscient de ne pas être l’obstacle à la croissance collective.
C’est libérer les talents. Faire confiance. Se mettre au service de la mission, plutôt qu’au centre du tableau.

« Le but d’un bon leader est de rendre les gens si compétents qu’ils n’ont plus besoin de lui. » — Lao Tseu (attribué)

En tant que CEO, ton vrai succès se mesure à ta capacité à devenir invisible, sans que l’élan se perde. Et c’est là, précisément, que ton impact devient inestimable.

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By Djibril Konoba Keïta, CEO de Lead Magazine.

WILIKIJO une entreprise qui a pour mission de promouvoir L’entrepreneuriat au Mali

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