Une usine ou argent-bougou? Complexe agro-industriel « Seydou Diogo Awa (SDA) », problème de branding…
La sortie du footballeur entrepreneur malien Seydou Keïta met en évidence les défis communs de l’écosystème local, voici mes analyses sur 3 points : 1- Le Branding : l’image du footballeur Seydou Seydou Keïta derrière ce projet, pouvait aider certes à faciliter certains aspects gouvernementaux, la question est de savoir jusqu’où? L’identité de marque autour de la fortune du footballeur, qui aspire, selon ses dires, à une mission de patriotique économique, chose noble, mais coûteuse pour le contexte actuel malien. Un proverbe dit ceci : ´´ C’est le projet qui fait l’argent et non le contraire ´´. Cela s’explique par le comportement des parties prenantes qui mettent l’entreprise dans une calebasse de gain facile où l’argent ne va guère manquer (waribatiè) , chose qui ne promet point d’installer un climat de croissance d’entreprise. Dès le départ, j’aurais préféré qu’il choisisse un praticien hors pair au devant de la scène, stratégie qui pouvait renverser cette tendance imaginaire dans la tête des parties concernées pour aller à l’essentiel. Dans la tête du footballeur, ce détail n’est point clair, il s’agit d’un business d’abord, qui doit être mis en avant le reste, le patriotisme vient après, et l’un ne gêne pas l’autre. 2- Finance : Investissement de plus de 14 milliards de FCFA pour des équipements sophistiqués découlant de six unités de production intégrées, d’une capacité de 30 000 litres par jour. Nous comprenons que l’argent est une ressource utile pour l’entreprise, mais pas que, plusieurs autres facteurs notamment le réseau, les challenges, l’inspiration, les compétences, la bonne communication, compréhension du marché et du secteur, le temps et l’énergie au profit du business, qui sont au-delà du financement, les autres ressources capitales pour assurer l’atteinte des objectifs cibles, l’argent ne fait point le tout. 3- Juridique : l’approvisionnement en matière, le problème qui persiste depuis quelques mois après la mise en opération de l’usine, est établi sur un partenariat tripartite entre l’État, l’usine et les producteurs. Il n’y a rien de plus complexe que la gestion des acteurs du monde rural afin d’instaurer un climat de confiance et un modèle économique viable, cela se passe dans le temps, souvent dans la formation et l’encadrement des acteurs (trices). Il faut tout un siècle de recherche et d’engagement continue afin d’améliorer son circuit d’approvisionnement avec les coopératives de femmes, les partenaires techniques et financiers. Il s’agit évidemment d’un ensemble de facteurs liés aux coûts des intrants et à l’eau, climat, semences, coûts d’exploitation et transport, les modalités rapport qualité, quantité, prix, délai de livraison, entre autres, comme une famille que nous constituons avec soin. Au-delà, face aux opportunités existantes, les producteurs ne seront être maintenus dans n’importe quel cadre, qu’il émane de l’Etat ou d’un millionnaire, s’ils n’y trouvent pas leurs comptes, de passage, épouser la vision, et par là, le business prime. Je mets ses défis dans une enveloppe d’apprentissage pour Seydou, et c’est dans ces moments qu’on apprend les meilleures leçons pour se positionner finalement sur du concret, au profit de tous, selon les réalités locales. Si le développement durable repose sur la valorisation du secteur primaire et secondaire, il ne serait inutile de se demander quelles pistes concrètes faudrait mettre en avant, au-delà de l’argent, pour l’aboutissement des initiatives et investissements locaux, à méditer. By Moussa DOUMBIA PDG DE BUGUNI WILIKIJO une entreprise qui a pour mission de promouvoir L’entrepreneuriat au Mali.